L’assistance psychiatrique en Afrique est organisée depuis la période coloniale. Sa priorité était de lutter contre les maladies mentales et les troubles qu’elles pouvaient induire au sein de la collectivité. Cette approche réductrice à bien des égards, a induit une stigmatisation du système qui devrait promouvoir la santé mentale des populations.
Aujourd’hui, les professionnels de santé mentale sont impliqués dans la prise en charge des urgences sanitaires et des maladies chroniques. Leur accompagnement est aussi une nécessité pour la promotion du bien-être des populations. Présenter les différents domaines d’intervention des psychiatres, facilitera la formulation des demandes des communautés.
Le concept de santé mentale est étroitement lié aux addictions. D’une part, les substances psychoactives peuvent être vue comme un soulagement à un certain nombre de difficultés psychiques à court terme. D’autre part, la précarisation sociale, induite par la stigmatisation voire la criminalisation de certains usagers, tend à péjorer leurs situations psychiques.
Les troubles addictifs sont liés à la consommation de substances entraînant une dépendance, telles que l’alcool, le tabac ou les drogues. Ces substances, dites psychoactives, modifient notre fonctionnement mental. Elles sollicitent de manière excessive le circuit de récompense dans notre cerveau, celui qui produit la sensation de plaisir. A force d’usage, il devient impossible de se passer de ces substances. Cela a des conséquences négatives sur notre santé physique et mentale.
Les troubles addictifs incluent l’alcoolisme, le tabagisme, les toxicomanies (consommation de cannabis, héroïne, cocaïne, amphétamines, dérivés de synthèse tels que méthamphétamine, poppers, etc.), l’addiction à certains médicaments (morphine, anti-douleur, etc.) mais aussi les addictions à un comportement, comme la pratique des jeux de hasard (cartes à gratter, loto, machines à sous), d’argent (tiercé, poker, roulette), les écrans (smartphone, ordinateur, télé, tablette), le sexe ou les achats compulsifs.
Les troubles addictifs peuvent avoir des conséquences importantes sur la vie affective, la famille, les amis et le travail.
Les relations entre troubles addictifs et troubles psychiatriques, illustrées par leur importante comorbidité, sont complexes et soulèvent un certain nombre de questions théoriques et pratiques dont les réponses ne sont pas univoques. Nous ne pouvons y répondre qu’ensemble, en nous enrichissant et nous complétant mutuellement. C’est ce qu’essayeront de faire les intervenants dans cette session.
CHAIRS :
- Pr Habib Thiam Ancien chef de service de la Psychiatrie au CHU de FANN (Sénégal)
- Pr Soundiata KEITA, Doyen UFSS de l’Université Gamal Abdel Nasser (Conakry-Guinée
PANÉLISTES :
- P1 : Pr Aïda Sylla ; Psychiatre (Sénégal)
- P2 : Pr Idrissa Demba BA , psychiatre, responsable du CEPIAD (Sénégal)
- P3 : Pr Jean Marie Yeo TENENA, Psychiatre (côte d’Ivoire)
- P4 : Pr Valentin DASSA, psychiatre (Togo)
- P5: Dr Nicole Bardikoff, Being initiative Grand challenge (Canada )
- P6 : Pr Samuel Mampunza, psychiatre (RDC)